Communiqué de l’UJPLA sur la sécurité des Journalistes au Soudan
L’Union des Journalistes de la Presse Libre Africaine (UJPLA), vient, par ce Communiqué, exprimer sa plus vive préoccupation face aux menaces extrêmes qui pèsent aujourd’hui sur la sécurité des journalistes et des professionnels des médias au Soudan, dans le contexte du conflit armé opposant les Forces armées soudanaises (FAS) aux Forces d’appui rapide (RSF).
Depuis le déclenchement de la guerre civile en avril 2023, les journalistes — locaux comme internationaux — sont confrontés à des risques sans précédent : agressions, assassinats, enlèvements, disparitions, attaques ciblées, impossibilité d’accéder aux zones de crise, et pressions directes de groupes armés cherchant à contrôler ou intimider la presse.
Des reporters sont empêchés de couvrir les réalités du terrain, certains sont menacés pour avoir documenté des exactions, d’autres sont contraints à l’exil.
Cette situation met gravement en péril la liberté de la presse, le droit d’informer et le droit des populations d’être informées.
L’UJPLA rappelle avec force que :
Les journalistes ne sont pas des cibles. Ils doivent bénéficier d’une protection totale, conformément au droit international humanitaire.
Pour l’UJPLA, toute entrave à leur travail — intimidation, arrestation arbitraire, violence physique ou verbale — constitue une violation grave et inacceptable.
L’UJPLA souligne que la survie de la vérité, de la responsabilité publique et de la mémoire collective dépend de la capacité des journalistes à pouvoir travailler en sécurité et en toute quiétude.
L’UJPLA qui oeuvre également pour la paix, la démocratie et la renaissance de l’Afrique, demeure alarmée par la situation catastrophique qui frappe la population soudanaise.
La guerre a causé :
des millions de déplacés internes,
un effondrement des infrastructures de santé,
des épidémies telles que le choléra et la rougeole,
des pénuries alimentaires provoquant des situations de famine confirmée,
des attaques contre les camps de déplacés,
des violations massives des droits humains, allant des exécutions sommaires au profilage ethnique,
et une entrave persistante à l’accès humanitaire.
Ces réalités demeurent tragiques, mais l’UJPLA tient à souligner qu’elles sont encore aggravées par l’absence de couverture médiatique sûre et indépendante — faute de conditions permettant aux journalistes d’exercer librement.
L’UJPLA appelle :
- À la protection immédiate et effective de tous les journalistes, correspondants, photojournalistes, techniciens et travailleurs des médias au Soudan, sans distinction.
- À l’arrêt de toute intimidation, agressions ou arrestations visant des professionnels de la presse.
- À un accès sécurisé pour les journalistes dans toutes les zones touchées, afin de garantir une information fiable et indépendante.
- Plus largement, l’UJPLA réitère ses appels à :
un cessez-le-feu immédiat,
la levée des obstacles humanitaires,
une enquête indépendante sur les violations des droits humains,
un dialogue politique inclusif,
et une mobilisation internationale renforcée pour arrêter la catastrophe humanitaire.
L’UJPLA rappelle son engagement fondamental : être la voix de la liberté de la presse en Afrique et défendre les journalistes, en particulier lorsqu’ils travaillent dans des environnements hostiles.
Sans journalistes libres et protégés, aucune crise humanitaire ne peut être pleinement connue, comprise ou résolue.
L’UJPLA appelle donc la communauté internationale, les Nations unies, les organisations régionales, en particulier l’Union Africaine, et les défenseurs de la paix à agir d’urgence pour protéger à la fois les populations civiles et ceux qui risquent leur vie pour faire entendre leur voix.
Fait à Abidjan le mardi 18 novembre 2025
Le Président de L’UJPLA
(Union des Journalistes de la Presse Libre Africaine )
Yao Noël.
