Ouverture des classes : le coût de la rentrée devenu un lourd fardeau pour les parents
La rentrée scolaire approche à grands pas. C’est une période qui pèse lourdement sur les finances des familles à revenu moyen ou modeste. Entre frais d’inscription, achat de fournitures scolaires et autres dépenses, certains parents d’élèves ne cachent pas leur inquiétude face à la cherté de la vie.
Rencontrée dans une papeterie à côté du principal marché de la capitale, K.B, mère de six enfants exprime son inquiétude : « J’ai cinq enfants, deux sont à l’école fondamentale, un au collège et deux au lycée en classe de terminale. Je dois les inscrire dans une école privée , payer des fournitures, des cartables et des habits ».
« Tout cela s’ajoute les obligations quotidiennes, leurs frais de transport et autres charges fixes. Je suis inquiète, car c’est très difficile. Les autorités doivent nous accorder un soutien financier pour que nos enfants puissent apprendre », explique-t-elle.
« Je vous assure que c’est angoissant », affirme M. Salem, mécanicien et père de de quatre élèves. « Je ne peux même pas évaluer le montant exact que je dépense chaque rentrée scolaire. C’est très pénible dans ce contexte de conjoncture économique. Prions juste pour la réussite des enfants pour oublier l’investissement, même si on sait qu’après les études, ce n’est pas facile de trouver du travail chez nous. », ajoute-t-il.
Venue faire des achats dans un magasin de vente de fournitures scolaires pour ses enfants, N.D, une institutrice, se montre soucieuse : « Tout est devenu cher ces dernières années. Il est même difficile de nourrir une petite famille. C’est pourquoi, quand la rentrée scolaire approche, je suis troublée. « J’ai quatre enfants, l’un en 6e année du primaire, deux au collège, la fille au lycée en classe de terminale et il lui faut des cours en mathématiques, sciences et physique ». « Ils comptent tous sur moi, car leur père n’est plus. Je me batte pour leurs études avec la vente du poisson et des légumes », raconte-t-elle.
Et, A. T, un agent de sécurité, raconte : « je viens de prendre un prêt pour la scolarité de mes enfants. « La fin des vacances scolaires suscite un véritable déséquilibre chez certains parents. Les raisons principales incluent l’achat de manuels scolaires, les frais d’inscription, les fournitures scolaires et, dans certains cas, l’achat d’uniformes, dans un contexte de coût de la vie élevé », dit-il.
« Le coût de la rentrée est devenu un lourd fardeau pour les familles », souligne une vendeuse de beignets. « Les manuels de l’IPN sont vendus au marché entre 150, 180 et 200MRU, frais d’inscription et de scolarité dans le privé dépassant les 3400MRU pour le 1er et dernier mois : la facture est jugée insupportable, en particulier pour moi, mais je n’ai pas le choix ». « Je viens de dépenser plus de 21000MRU pour l’inscription et l’achat des fournitures de mes cinq enfants »,
Pour un libraire, les ventes sont encore timides : « Mais ça va ; les clients viennent en petit nombre. En général, ils préfèrent attendre inscrire leurs enfants et venir avec la liste des fournitures de leurs enfants pour faire leurs achats », précise-t-il.
Dans l’une des plus grandes librairies de Nouakchott, le responsable dit le contraire. La librairie est très animée, les clients viennent en grande nombre. Du coup, je suis obligé de recruter des vendeurs pour bien servir », il ajouta.
« La rentrée scolaire 2025-2026 en Mauritanie s’accompagne d’une augmentation des coûts pour les familles, notamment en matière de fournitures scolaires et de manuels, qui pèsent lourdement sur les budgets. Bien que l’approvisionnement en articles essentiels comme les cartables, cahiers petit et grand formats, rames de papier, couvertures, et les stylos soit assuré, les prix des fournitures scolaires connaissent une hausse importante par rapport à l’année dernière » , conclut un parent d’élèves.
Par Aboubakrine SIDI
